Avec le talent, la logistique ainsi que l’opportunité de créer un beau clip et un bon son, le groupe 55 GanG a démontré qu’il était possible de choquer à la fois nos yeux et nos oreilles. Cependant, leur tentative d’imitation des groupes Armada et Joker Kartel est à côté de la plaque. La clé de la réussite musical n’est pas simplement de mettre en avant de grosses voitures et des jeunes femmes en bikini voire en string qui bougent leurs fesses.
La mise en scène est importante lorsqu’on raconte une histoire, et on peut comprendre le désir de choquer pour faire le buzz, ce qui semble être le cas ici. Cependant, cela semble plus relever du bad buzz que d’autre chose.
Le clip dure 3 minutes et 52 secondes, avec un refrain qui parle de prendre la compagne d’un autre pour l’emmener dans une chambre et trois fois le mot « gang », probablement une référence au nom du groupe.
La vidéo qui accompagne cette mélodie frôle le sexisme, avec des jeunes femmes sexualisées du début jusqu’à la fin. À 1 minute et 30 secondes de la vidéo, on peut voir que le visage d’une des danseuses est flouté, peut-être par honte d’être reconnue par ses parents ou son entourage.
Cette musique reflète une jeunesse en déclin valorisant le matériel ainsi qu’un rapport malsain au sexe. La tromperie, ou « cheating » comme disent nos amis anglais, est au cœur de cette chanson, se vantant de prendre la femme d’un autre tel un objet.
Le fond de cette musique est que la femme est un objet qu’on prend et qu’on sexualise du début jusqu’à la fin de cette chanson. Avec une société plus consciente de la place de la femme dans notre société ainsi que du défi d’être une femme, cette chanson renforce un schéma patriarcal digne des années 60.